Les actions du réseau
Le festival des solidarités
Le Festival des Solidarités est coordonné, depuis presque 20 ans, par la Maison des Citoyens du Monde, collectif d’associations de solidarité internationale et de défense des Droits Humains.
Cette année, le festival, qui s’est déroulé du 3 novembre au 2 décembre, avait pour thématique « Migration et développement ».
La programmation, fruit d’une co-construction par les associations, a été menée autour de 4 grandes thématiques :
- Faire entendre la parole des personnes migrantes
- Déconstruire les préjugés et construire un nouveau discours plus solidaire
- Comprendre la migration
- Etre solidaire ici et là bas
Le théâtre forum
Un outil pour questionner le regard des militants sur la situation migratoire.
Cette soirée a été organisée en partenariat avec la Ligue des droits de l’homme, le MRAP et la fabrique des gestes.
Qu’est ce que le théâtre forum ?
C’est un spectacle interactif qui permet, avec la participation de chacun.e, de conduire la réflexion du public le plus loin possible autour d’un thème choisi, en rejouant les scènes autant de fois que nécessaire (parfois en laissant le public remplacer un personnage), jusqu’à parvenir à une issue plus satisfaisante.
Pour plus d’informations ici
Deux saynètes ont été jouées, pour mettre en lumière les problèmes et interrogations auxquels les bénévoles peuvent faire face dans leurs missions.
- Situation 1 : « Comment aider sans faire à la place de l’autre? »
La première saynète met en scène une bénévole, une travailleuse sociale et une demandeuse d'asile qui a été déboutée.
La travailleuse sociale, qui vient demander de l'aide à la bénévole pour conaitre la procédure à suivre pour faire un recours car « elle ne sait pas comment s'y prendre » se retrouve face à une bénévole épuisée, qui refuse de prendre le temps de l’aider.
Durant toute la saynète, le dialogue ne se fait qu'entre elles deux : une bénévole épuisée, une assistante impuissante, et la demandeuse d'asile paraît oubliée.
Pour trouver des alternatives, cette saynète a été rejouée à plusieurs reprises en faisant en sorte que la bénévole soit plus pédagogue, que l'assistant soit plus clair... mais certains problèmes persistent.
Les bénévoles et travailleurs sociaux peuvent avoir tendance à faire à la place de l’autre, pour « bien faire », aller plus vite, au détriment des demandes et besoins personnels des exilés.
- Situation 2 : « En tant que bénévole, comment ne pas rester dans l'impuissance? »
La deuxième saynète met en scène une conversation téléphonique entre un employé du 115 et une demandeuse d'asile qui vit en France depuis 6 mois et qui est sans domicile avec sa famille. L'exilée appelle pour la énième fois pour savoir qu'il reste une place dans un hébergement, et elle fait une nouvelle fois face à un refus. Un bénévole paraît abattu, ne sait que faire.
Après plusieurs essais de saynètes, le bénévole décide d'accueillir la famille chez lui et de contacter ses amis pour monter quelque chose de solidaire pour cette famille, en participant à la prise en charge du loyer d’une maison pour cette famille.
Cette saynète souligne que, pour ne pas rester dans l'impuissance, il ne faut pas hésiter à agir collectivement et s'appuyer sur les autres pour monter des projets solidaires.
Les bénévoles ayant un rôle majeur dans l’intégration des personnes migrantes, il paraît important de montrer les limites de leurs actions, et les obstacles auxquels ils peuvent être confrontés.
Quai des solidarités #2
Un des autres temps fort a été l’Assemblée Locale des Etats Généraux des Migrations.
Le Quai des solidarités 1 était un plaidoyer pour une ville nantaise sanctuaire. 6 mois après, qu’en est-il ?
Qu’est ce que les EGM?
Les Etats généraux des migrations sont nés au printemps 2017.
Ils réunissent des collectifs et associations, qui agissent dans le domaine de l’immigration. Ils considèrent que les citoyens et les associations ont elles aussi une expertise à apporter sur la thématique, et ils affirment donc la volonté de construire une politique alternative respectueux des droits fondamentaux de l’homme.
- Les perspectives pour une ville sanctuaire:
Au cours de ce quai de solidarités, 4 ateliers ont été proposés :
- Le quotidien et l’hébergement
- La scolarisation
- le « faire valoir ses droits »
- L’apprentissage d’une formation et d’un métier
Il est ressorti de ces ateliers plusieurs perspectives :
- Créer des « microstructures» à la place de grandes unités d’hébergement: des centres d’hébergement pour 5-6 personnes faciliteraient l’autonomisation.
- Appuyer les dossiers d’ouverture du droit à l’AME (Aide Médicale de l’Etat) : preuve que la personne n’a pas de ressources, ce qui permet ensuite la gratuité des transports.
- Poursuivre la mobilisation pour la scolarisation des mineurs en école publique: développement de référents scolaires, organisation des retours d’expériences, partenariats publics privés pour le financement des cantines.
- Partager des récits et des expériences en matière d’accès au droit entre les acteurs de ce domaine : permet de fédérer les luttes, de gagner en efficacité.
- Sensibiliser les entreprises et les salariés autour de l’accueil des migrants : actions en cours avec le collectif DAVAIS, qui envisage la mise en place de moments conviviaux avec les entreprises ; de systèmes de parrainage ; de réalisation de vidéo qui dédramatiseraient le regard sur le monde du travail.
Entre les 2 quais des solidarités, il y a eu des avancées, mais on est encore loin d’une ville sanctuaire. Pour améliorer ces avancées, il faut continuer à agir et faire en sorte que celles-ci s’appliquent à tous et se pérennisent.
Découvrez le résumé des ateliers