Prises de position !

Rassemblés autour du Mémorial de l’Abolition de l’esclavage, symbole d’un passé partagé et assumé par les Nantais, dans leur grande majorité, les associations présentes lundi 19 janvier, en soirée, défendent cet édifice qui a su prendre en compte toutes les composantes du patrimoine historique non seulement de la Ville mais aussi des populations impliquées et victimes dans cette histoire tragique qu’a été l’Esclavage, les traites négrières et leurs abolitions.

 
Ce Mémorial, fruit d’un engagement permanent des associations, même s’il laisse encore quelques insatisfactions, représente un cas unique au monde. Il a fait de Nantes une ville pionnière dans l’acceptation objective et visible au grand jour d’un passé douloureux qui mêle à tout jamais les communautés constitutives de cette société aujourd’hui plurielle.
 
Notre présence, en nombre, autour du Mémorial, si elle traduit notre opposition farouche aux atteintes et dégradations dont il a été l’objet est aussi symptomatique de notre refus du retour en arrière que signifient l’exclusion, le racisme, la ségrégation et les intégrismes de tout bord.
 
Malgré quelques divergences d’opinions, des voix dissonantes parfois, des cheminements différents, nous défendons tous la belle idée de Martin Luther King qui a fait le rêve de voir chacun jugé non pas par la couleur de sa peau, mais à la mesure de son caractère.
 
Le drame de la semaine passée n’a pas fait de distinction entre noir, blanc, catholique, musulman, juif, homme, femme. Nous étions tous à constituer la vague spontanée de manifestants dans les rues, nous serons massivement debout pour contrecarrer les velléités de nationalisme barbare défendues par quelques nazillons qui, d’ailleurs, n’ont d’autres opportunités que d’agir dans la pénombre de la nuit et souvent à visage couvert.
 
L’acte délictueux grave qui s’est produit doit :
 
- éveiller notre vigilance : rien n’est acquis, le ver est dans le fruit,
- amener notre réflexion sur le rôle que nous devons jouer pour l’éveil des consciences notamment celles de notre jeunesse, nous encourager à poursuivre le travail - de fond sur les notions de partage, d’échange et d’ouverture aux autres.
 
Cet acte destructeur, même si ces effets ont été partiellement effacé ne doit être considéré comme anodin. C’est un signe qu’il faut intégrer comme l’indicateur que si ses auteurs sont des êtres insignifiants et méprisables, ils n’en restent pas moins de dangereux individus à prendre en considération.
 
Si ces pitoyables individus pensent qu’ils peuvent impunément véhiculer un discours de haine et d’exclusion, qu’ils se rassurent, ils nous trouveront toujours sur leur route pour nous opposer aux théories défendant la suprématie raciale.
 
Ce Mémorial appartient désormais au patrimoine Nantais. Nous en sommes les gardiens.

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