Prises de position !
Avril 2018 - Assumons notre devoir d'hospitalité
Arrêtons cette politique d’exclusion des personnes étrangères et assumons notre devoir d’hospitalité. Gagnons ensemble la bataille des idées et des actes !
Les migrations ont de tout temps façonné l’histoire politique, économique, culturelle et sociale du monde. Elles sont constitutives de notre richesse. Aujourd’hui, l’immigration, contrairement à certaines idées reçues, ne constitue pas un facteur déterminant du chômage de masse. Au contraire, ceux que l’on nomme les migrant.e.s occupent souvent des emplois en tension (bâtiment, accompagnement à la personne, restauration…) et contribuent, par leurs cotisations, comme chacun d’entre nous, au financement de la solidarité nationale.
Il y a moins de deux ans, l’Europe s’émouvait devant la photographie d’un enfant mort sur une plage.
Nos dirigeant.e.s appelaient alors à la solidarité.
Pourtant, la France est devenue ce pays aux frontières duquel prend fin le devoir de secours. Les poursuites
judiciaires et policières se multiplient envers celles et ceux qui se refusent de renoncer à leur devoir d’humanité. Celles et ceux qui se refusent à laisser mourir à leur porte, ici une femme enceinte, là un enfant ou un homme qui a eu le simple malheur d’être né quelque part, au hasard de la vie, au hasard d’une guerre…
Loin de se tarir, l’immigration est appelée à s’accroître du fait de conflits, du réchauffement de la planète… La Ligue de l’enseignement en prend acte. Une immigration choisie, c’est inscrire une politique publique dans une logique de sélection basée sur le profit. Elle contribue à renforcer le racisme, la xénophobie et la grande pauvreté. C’est, au-delà du droit d’asile, participer au pillage du capital culturel des pays d’origine des migrants. Cette orientation n’est ni tenable ni souhaitable. A la Ligue, nous n’y adhérons pas ! L’exclusion des plus pauvres de la planète est un danger social et politique pour l’Europe entière. L’aide au pays d’origine, bien qu’indispensable, n’aura d’effet sur les flux migratoires que si, dans le même temps, nous arrêtons de vendre des armes aux tyrannies qui les font fuir.
Il est temps de développer une culture d’accueil, avec humanité, décence et engagement. Nous saluons l’initiative récente de deux maires de la métropole nantaise, Johanna Roland et Gérard Allard, qui agissent pour un accueil
décent des migrant.e.s et les assurons de notre soutien sans faille.
La Ligue de l’enseignement - FAL 44 et ses associations affiliées sont engagées depuis déjà plusieurs années dans l’accueil de ces personnes. Une junior association s’est créée pour les accueillir, soutenue par les amicales laïques de Pontchâteau et Missillac. Nous sommes particulièrement attentifs à la défense des droits de l’enfant auprès des jeunes mineurs étrangers non accompagnés. La Ligue de l’enseignement - FAL 44 œuvre pour garantir leur
scolarisation au sein de l’enseignement public ainsi qu’un accompagnement socio-éducatif qui va de pair.
Nous avons collectivement une bataille des idées et une bataille des actes à gagner. Elles sont complexes et difficiles, mais la Ligue de l’enseignement - FAL 44 y prend et y prendra toute sa part aux côtés de ses partenaires et relais
locaux, nationaux, européens et internationaux.