Retour sur l'assemblée générale du 21 novembre 2020
La Covid et le confinement associé génèrent des situations compliquées, mais a aussi ses bons côtés. Cet après midi la Ligue de l'Enseignement-FAL44 tient en visio conférence son assemblée générale annuelle.
Bonne participation et sérieux des travaux devant les problèmes qui se posent à la Fédération et à nos associations affiliées. Merci à tou.te.s celles et ceux qui ont participé, y compris par leur présence virtuelle !
Retrouvez sans attendre les interventions principales et les vidéos du Président du Département et de la Directrice Départementale Déléguée chargée de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale.
Intervention Florence Lacaze - Secrétaire Générale de la Ligue de l'Enseignement - FAL44
"Madame l’Élue à l’Éducation de la ville de Rezé (commune adhérente à notre fédération), cher Claude, président de l’Amicale Laïque de Saint Sébastien (avec le regret de ne pouvoir partager ce moment à l’amicale où nous avions prévu de réhabiliter le chant historique de la FAL trouvé dans les archives de l’amicale), cher Pierre Yves président de l’UFOLEP, Chère Anaïk présidente de l’USEP, cher.es ami.es, cher.es camarades,
En préambule de mon intervention, permettez une pensée pour celles et ceux d’entres nous, d’entre vous touchés par la maladie et une autre pensée pour celles et ceux enseignant.es face à la perte de leur collègue Samuel Paty.
Cette intervention s’appuie sur le rapport d’activité détaillé que vous avez reçu. Nous avons estimé qu’il était nécessaire de la compléter par celle de Martial Gombert dans sa fonction de trésorier de la fédération au regard du contexte particulier que nous traversons.
Faire collectif Etre solidaire c’était le choix du fil rouge du rapport d’activité que nous avions choisi, en référence à notre projet fédéral.
Pour autant, le faire collectif de 2019 que nous avions imaginé n’a pas été celui de nos habitudes. La pandémie a bouleversé nos vies, nos modèles et nos fonctionnements.
Le travail et les projets que nous avions bâti sur la saison 2019 ont été mis à mal et parfois stoppés brutalement à compter du mois de mars. En tant que mouvement complémentaire de l’école, la fermeture des établissements scolaires a eu un effet immédiat sur notre activité : arrêt de nos centres de vacances, des classes de découvertes…Tous nos secteurs ont été impactés d’une manière ou d’une autre et une grosse partie de notre énergie est depuis mars consacrée à la résorption de la situation.
La crise n’est pas que sanitaire et économique, elle est aussi sociale et la solidarité aura été un marqueur dans tout notre tissu associatif de 429 associations engagées au local et, pour la fédération, le renforcement de nos équipes à vos côtés dans l’appui règlementaire à la fonction employeur, aux réalisations du protocole sanitaire et autres sujets de règlementation inédits. Monsieur le Préfet nous a d’ailleurs remerciés pour l’activité engagée par le Centre de Ressources à la Vie Associative avec les services de l’Etat pendant toute cette période.
Cette solidarité s’est exprimée dans nos mobilisations :
- nos positionnements en appui de l’éducation nationale et des collectivités pour bâtir des propositions «écoles buissonnières », auprès des équipes enseignantes dans la réorganisation des classes de découvertes même si celles-ci ne seront pas autorisées à se tenir semble-t-il avant septembre 2021.
- pour faire partir les enfants en vacances parce que c’est à la fois un droit et un besoin fondamental dans cette période. Cela a nécessité également souplesse et créativité pour que les formations qualifiantes continuent de s’exercer à distance ainsi que celles des jeunes en service civique.
Nous nous sommes donné les moyens de rouvrir le Skate Park dès que ce fût autorisé, dans des modalités adaptées à la situation. Pour tout cela, je tiens à remercier nos équipes qui ont su prouver s’il était nécessaire toutes leurs capacités de ressources et de solidité.
La solidarité ce fût aussi la complexité d’accès aux masques que nous avons vécu, vaste sujet. Nous remercions l’amicale laïque de Vertou, le Département, la Région, la Déléguée Départementale aux droits des femmes et Laëtitia Leloup pratiquante ufolepienne.
Leur mobilisation, leur don ont permis de garantir la sécurité des salarié.es et bénévoles du siège et du réseau dans les colonies de vacances, les centres de loisirs, les activités des sections et renforcer ainsi notre rôle de remobilisation. Une partie des masques a également été redistribuée aux associations des quartiers populaires.
A l’issue du 1er confinement nous avons édité un 4 pages (visible sur notre site à la page actualité) pour donner à lire l’ensemble des actions que nous avons menés.
Dans la seconde vague que nous traversons, nos équipes se mobilisent pour maintenir partout où cela est possible de l’activité avec vous (formations et réunions à distance, accueil des scolaires au Hangar, interventions dans les classes, appui aux enfants en difficulté à Rezé, 111 cette année, semaine laïcité et ailleurs, sensibiliser nos partenaires à la situation de la fédération.
Mais il y a eu un avant COVID et les choix du conseil d’administration étaient alors ceux de renforcer nos actions pour et avec les publics vulnérables, notre façon de « contribuer à une république solidaire ». Nombres d’actions vous le verrez à la lecture de notre rapport d’activité ont été réalisées en ce sens.
Je choisirais 3 entrées:
•L’inclusion sociale avec
- Le conventionnement avec une famille un toit, association d’action sociale afin de faire bénéficier d’hébergement des personnes en situation de précarité d’abord sur Ancenis puis sur l’un des bâtiments vacants depuis le départ de l’ITEP sur le site de la Turmelière. Ceci conformément à la volonté du conseil d’administration de préserver l’esprit des origines du site dans l’aide aux plus démunis.
- le PIC inclusion parcours de remobilisation des personnes les plus éloignées de l’emploi (souvent nommés les invisibles) via l’utilisation de démarches de reconnaissances entre pairs telles que les «Open Badges». Au-delà de la présentation de l’action au Haut-commissaire aux compétences et à l’emploi venu nous rencontrer, c’est surtout le rôle de médiation social que nous jouons, en amont des acteurs traditionnels, qui est à noter dans cette belle action. Le département l’a bien perçu et nous apporte désormais son soutien.
- Autre action d’inclusion sociale en direction des jeunesses, nous venons d’intégrer le Programme Investissement d’Avenir co piloté par plusieurs collectivités de la métropole pour mettre en place un dispositif d’appui renforcé dans l’accès au service civique pour les jeunes les plus éloignés et les associations de quartiers. Le service civique est à nos yeux un des dispositifs majeurs d’engagement volontaire des jeunes. Nous avons exprimé seuls ou à plusieurs nos inquiétudes dans l’évolution des politiques jeunesses et dans la place et les moyens qui lui seraient données dans l’avenir.
•La citoyenneté : la citoyenneté est indissociable pour nous de la laïcité. Citons cette année nos mobilisations avec les amicales et la mairie de Rezé dans l’animation d’actions en décembre, également la création en cours de modules « initation à la laïcité » sous forme distancielle par nos collègues formateurs et formatrices habilitées par l’Etat. Maurice y reviendra dans la réponse au vœu.
La citoyenneté cela a aussi été :
- La coordination de la programmation culturelle de la mémoire des traites de l’esclavage et de leur abolition que nous a confié la ville de Nantes
- également notre implication dans le Grenelle contre les violences faites aux femmes, sur le thème de la prévention jeunesses. Nous sommes désormais soutenus par la Déléguée Départementale aux Droits des Femmes et le Département pour animer des ateliers dans les établissements scolaires autour de la fabrique du consentement et du recueil de paroles de jeunes. Enfin, le Soleil de Jade a accueilli les actions menées par le Département dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars.
•Le Tourisme social a été un sujet majeur de nos préoccupations. Il est celui qui souffre le plus de la crise en cours. Il est également au centre du travail de rénovation de notre modèle organisationnel et économique et de la conception même de nos interventions. La signature du partenariat avec Habitat 44 pour l’ouverture du centre international de séjours en 2023 est effective et nous nous en félicitons.
Concernant nos centres de Préfailles, nous avions fait le choix dès 2018 de nous recentrer progressivement sur les relations aux collectivités et acteurs du département et en passant de la production directe de colonies de vacances à l’appui et l’accueil de celles produites par ces mêmes collectivités. C’est ainsi cet été l’Accoord qui utilise les Moussaillons pour ses séjours ou la commune de St Herblain qui nous a sollicités pour une école buissonnière à la Toussaint. Pour autant et Martial y reviendra, d’autres décisions s’imposeront si nous voulons sauver une partie de l’activité comme la possible vente des Moussaillons, bâtiment qui aurait nécessité des investissements pour sa rénovation depuis de nombreuses années. Nous avons organisé en ce sens une table ronde des financeurs le 17 novembre pour « sauver nos centres de Préfailles ».
Pour conclure au-delà des enjeux pour la fédération, nos mobilisations sont sociétales et associatives et nombres d’entres nous assument des fonctions de représentation en ce sens. 3 sujets sur lesquels il nous faut je crois être en alerte :
Le 1er celui des jeunesses : d’abord les plus jeunes déscolarisés au moment de l’apprentissage de la lecture dans un contexte pour certains et malgré la motivation des familles en proie à la fracture numérique et à des apprentissages scolaires inégaux. Nous avons dans nos actions d’accompagnement à la scolarité à les écouter, les soutenir ainsi que leurs familles et je sais que c’est un sujet de préoccupations pour beaucoup d’entre nous aujourd’hui.
Dans les jeunesses, il y a également leurs ainés les moins de 25 ans qui ne bénéficient pas des minimas sociaux, vivent à la fois pour une partie d’entre elles et eux une situation de non emploi, de misère économique n’aillons pas peur des mots à un moment de leur vie où la solidarité, la fraternité devrait être au rendez-vous.
Le deuxième, celui du risque de la disparition de pans entiers de l’activité associative et donc du lien social si les pouvoirs publics ne se décident pas à revoir leurs priorités de soutiens. L’éducation populaire est invisible aux yeux de nombres de bien des décideurs, pourtant notre action est d’utilité sociale. Si la solitude est un vecteur de maladie et nos anciens le savent bien elle est aussi un risque de rupture sociale.
Ce risque de rupture sociale, 3ème sujet d’alerte est aussi un risque démocratique. Yves l’a évoqué. Il est majeur dans les moments que nous vivons où la parole loin des enjeux éducatifs, conforte le sensationnel, l’émotionnel et la recherche de boucs émissaires. Les semaines d’éducation contre les discriminations qui se tiendront en mars en distanciel ou présentiel y reviendrons avec comme thème central celui des médias. Nos enjeux pour 2021 sont nombreux et nos forces diminuées. Pour autant ensemble, il nous faut revenir au sens de nos actions pour penser le monde d’après la crise sanitaire et continuer de bâtir les modalités nouvelles d’agir ensemble.
Je vous remercie et cède la parole à Martial"
Intervention Yves Pouzaint - Président de la Ligue de l'Enseignement - FAL 44
Rapport Moral
"Notre fédération, la Ligue de l’Enseignement FAL 44 s’appuie en 2020 sur un réseau de plus de 430 Amicales laïques et associations affiliées et 48 000 Adhérent(e)s ce qui constitue :
- une grande richesse
- un ancrage très fort sur le territoire.
Des militant.e.s et des bénévoles animent au jour le jour ce réseau, le font vivre et se développer en s’appuyant sur nos valeurs issues de l’éducation populaire, liberté, égalité, fraternité et solidarité et sur le principe central de nos institutions républicaines la laïcité.
Autant dire que nous avons été sidérés par l’assassinat d’un enseignant d’histoire Géographie le 17 octobre à Conflans en région parisienne.
Nous défendons l’esprit de la loi de 1905 qui permet à chacun de pouvoir bénéficier de la liberté d’expression, de faire jouer pleinement son libre arbitre, loin de tous les cléricalismes quels qu’ils soient. Dans une République laïque comme la nôtre, la pratique et l’expression religieuse sont garanties. De même, la critique des religions et des philosophies est libre. Seuls les discours de haine visant expressément des personnes sont interdits.
Mais nous sommes débout, pour continuer notre démarche citoyenne et républicaine qui a été défendue par Jean Jaures, pour lui et pour nous, la République correspond à l’articulation entre :
- le combat laïc (séparation de la sphère privée de la sphère publique, tant sur le plan religieux, institutionnel qu’économique)
- et le combat social (lutte contre les injustices et les inégalités) tous deux porteurs des principes républicains.
Il reste que le consensus des républicains qui exclut toute indulgence à l’égard de ces pratiques minoritaires et extrémistes doit se conjuguer avec le refus de la stigmatisation.
Rappelons-nous que, en tant que mouvement complémentaire de l’éducation, le combat laïc permet l’émancipation par l’éducation, et que les pratiques religieuses qui sont parfaitement reconnues ne doivent pas interférer avec la gestion publique de la cité.
Alors soyons clairvoyants : la laïcité n’est pas d’abords menacée par les citoyens de quelque école de religion ou de pensée qui sont républicains, mais elle est affaiblie :
- par les puissances du Golfe clients de nos armes mais qui financent les groupes extrémistes,
- par l’exclusion sociale qui va de pair avec le manque de services publics sur certains territoires.
Ne nous trompons pas de combat.
Je terminerai cet important chapitre par un rappel que la Ligue de l’enseignement a outillé son réseau de documents de référence et de prise de position qui doivent permettre au réseau
L’assemblée générale de Savenay en 2019 a adopté le projet fédéral 2020/2024 qui constitue notre feuille de route 2020-204 : « Contribuer à une république Solidaire par l’Education et une démarche collective. »
La période de crise sanitaire que nous vivons depuis le mois de mars 2020, rend encore plus nécessaire ces objectifs que nous déclinons selon trois axes,
- l’appui aux publics fragilisés,
- la participation à une éducation contributive du contrat social,
- l’engagement au service d’une société plus juste et plus équitable.
Notre fédération prend régulièrement position sur les sujets d’actualité en phase avec les acteurs de notre réseau:
Les services publics
La crise sanitaire que nous traversons a démontré une fois de plus l'importance vitale des services publics. Ils restent absolument nécessaires face aux inégalités sociales et économiques et ils confortent le lien social. Ce sont nos impôts qui les financent. Les généreux philanthropes issus des classes favorisées, justifient les inégalités, et les sommes qu’ils versent de manière pas si désintéressée sont bien moins importantes que les impôts auxquels ils devraient être soumis.
Le tissu associatif
Le Mouvement Associatif, sein duquel nous sommes impliqués, a rappelé au gouvernement le devoir d’engagement qu’il a en direction du tissu associatif très touché par la catastrophe sanitaire. De nombreuses collectivités territoriales ont démontré concrètement leur soutien et nous les en remercions.
Nous attendons du gouvernement et des élus que l’on sorte de la logique d’octroi de prêt pour s’inscrire dans celle de la subvention, seul moyen de sauver le tissu associatif, l’emploi en son sein et le patrimoine associatif.
On ne peut parler de cohésion sans donner toute leur place aux milliers d’associations et de bénévoles qui la font vivre, souvent peu visibles aux yeux des grandes politiques publiques mais pourtant indispensables aux citoyens. Les pouvoirs publics qui sont bien heureux de s’appuyer sur le tissu associatif peinent à intégrer la hauteur des enjeux alors que 2021 sera une année décisive pour la survie associative. Il faut que le tissu associatif soit conforté.
Les libertés
Notre participation à l’Observatoire Nantais des Libertés nous a permis de vérifier que les méthodes d’interventions utilisées par les forces de l’ordre dans certains cas ont été non-appropriées et disproportionnées, devant deux établissements secondaires, début 2020 et de même lors de manifestations syndicales ou « de gilets jaunes ». L’ONL a pu rappeler une nouvelle fois que la Préfecture et la police ont une double mission de maintien de l’ordre public : protéger les personnes dont les manifestants ainsi que les biens et faire respecter les libertés publiques dont le droit à manifester. Nous suivons par ailleurs les développements actuels qui visent à renforcer par la loi l’arsenal répressif et nous sommes préoccupés.
L’éducation
De nombreux mouvements complémentaires de l’Ecole dont la Ligue de l’Enseignement ont demandé au ministre de l’Education nationale qu’il impulse un renouveau pédagogique nécessaire après la période de confinement, en respectant trois principes :
- la non externalisation d’activités scolaires (sport, culture),
- la maitrise des qualités pédagogiques des intervenan.te.s
- et la régulation des disparités de moyens dont disposent les communes pour les établissements dont elles ont la responsabilité.
Nous sommes bien évidemment en tant que mouvement complémentaire aux cotés des acteurs de l’éducation et préoccupés par les difficultés de fonctionnement des établissements en cette période de confinement sanitaire
Conclusion
Je remercie chaleureusement Michel Daculsi, qui m’a transmis le témoin, pour son action résolue au service de notre fédération.
Votre engagement en tant que militants et militantes locales de notre réseau est très important et c’est ensemble, salarié(e)s, militant(e)s, adhérent(e)s que nous devons collectivement faire avancer nos valeurs et nos objectifs.
Je voudrais terminer par une référence en m’appuyant sur une citation de Laurent Gaudé (romancier et auteur de théâtre) : « Ne nous laissons pas piéger par la peur, Tout est anxiogène aujourd’hui. Tout est risque et menace. Il sera donc de notre devoir lorsque le risque de pandémie sera derrière nous, d’aider les hommes à regarder à nouveau le monde comme une source de beauté d’émerveillement et de désir ».
Puissions-nous en faire notre devise."
Intervention Martial - Trésorier de la Ligue de l'Enseignement - FAL 44
En 2020, la FAL 44 a été frappée très durement par la crise du COVID, comme toutes les autres structures de l’économie sociale.
Nous avons été d’autant plus touchés qu’une grande partie de nos activités est tournée vers les jeunes et les scolaires. La fermeture des écoles au printemps et l’arrêt des classes découverte, les incertitudes qui ont pesé jusqu’à la dernière minute sur les séjours vacances ont entraîné une très forte baisse d’activité. De ce point de vue, c’est le centre de Préfailles qui a le plus souffert de la crise sanitaire, puisque la période qui correspond à sa haute saison (mars à juin), s’est révélée totalement blanche.
Bien entendu, différentes mesures ont été prises pour amortir le choc et réduire autant que possible le déficit.
Côté dépenses, le chômage partiel a été activé dès que possible pour réduire les charges et adapter les effectifs au travail à la réalité de notre activité.
Côté recettes, le travail partenarial avec plusieurs collectivités locales et l’ACCOORD nous a permis sur Préfailles, de maintenir un volume important d’accueil de groupes. Cette capacité d’adaptation a permis de sauver ainsi la saison d’été, tout en répondant à un fort besoin social.
Toujours côté recettes, nous avons sollicité le soutien des collectivités locales et allons bénéficiés en 2020 de subventions exceptionnelles de la part de la Ville de Nantes et du Conseil Départemental.
Au final, le déficit estimé pour l’exercice 2020 devrait être supérieur à 450 000 €, ce qui témoigne de la dureté de l’impact de la crise sanitaire.
Malheureusement, alors que nous espérions un effet rebond en 2021, la seconde vague du COVID, va accentuer au contraire nos difficultés. Par exemple, nous nous apprêtons à subir une deuxième saison blanche concernant les classes découvertes, ce qui serait catastrophique.
Par ailleurs, nous enregistrons d’ores et déjà une baisse des affiliations, avec un préjudice financier qui va concerner à la fois la FAL et les associations du réseau.
En conséquence, au delà du chômage partiel qui a été réactivé et renforcé, nous nous préparons à des décisions difficiles et contraintes pour assurer la pérennité de la fédération.
Enfin, toujours dans l’esprit de préparer l’avenir, nous poursuivons notre réflexion stratégique sur l’avenir de Préfailles afin de définir un modèle économique viable et pérenne, en cohérence avec le potentiel du patrimoine.
Dans ce contexte très difficile, qui pose la question de la pérennité de certaines des activités de la FAL et des associations du réseau, il nous a semblé pertinent de faire appel à la solidarité au sein du réseau.
L’idée est de lancer un double appel :
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d’une part un appel aux associations en difficulté, pour leur donner la possibilité de solliciter l’aide du réseau pour maintenir leur activité
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d’autre part un appel aux dons, à destination tant des adhérents militants que des associations, pour celles bien entendu qui disposent de réserves importantes.
L’objectif est d’aider deux types de structures :
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les centres de vacances et classes découvertes de Préfailles et de la Turmelière, qui vont vivre 2 saisons blanches successives, et dont il nous paraît indispensable d’assurer la pérennité, afin de poursuivre chaque année l’accueil de milliers d’enfants et de jeunes.
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des associations en difficulté et qui elles aussi assurent un rôle essentiel à la préservation du lien social dans nos villes et nos villages.
Le principe est à cette occasion de garantir la plus grande transparence dans l'affection des fonds recueillis. Et c’est pourquoi, nous en profiterons pour constituer une commission paritaire constituée d’administrateurs FAL et d’amicalistes volontaires. Cette commission aura la charge d’étudier les dossiers d’aide transmis par les associations du réseau, de décider de l’affectation des fonds et d’en rendre compte, bien entendu lors de la prochaine AG.
Intervention Maurice Berthiau - Vice président de la Ligue de l'Enseignement - FAL 44
Cette année, en préparation de notre assemblée générale, nous n'avons reçu qu'un seul vœu, celui présenté par l’Amicale Laïque de Couéron Centre
« Les événements sociétaux actuels rendent plus que jamais urgent l’engagement de notre fédération de tutelle pour réaffirmer avec force la valeur universelle de la laïcité, notre bien commun, afin de reconstruire les liens indispensables au vivre ensemble.
La Fédération des Amicales Laïques de Loire Atlantique a un rôle important à tenir pour porter cette action. Nous attendons qu’elle exige de la Ligue de l’Enseignement une clarification de sa position sur ce sujet de société majeur pour l’avenir de notre république déchirée par la remise en cause de nos valeurs démocratiques.
Sur le plan local, nous comprenons le souhait du bureau de la FAL de se voir consolidé par davantage de représentants issus des associations locales. Mais c’est aussi le cas des amicales laïques sur leurs lieux d’implantation.
Nous proposons de faire évoluer nos réunions de secteurs et de contribuer au projet en animant des débats, en créant des outils pourfaire vivre concrètement le principe premier de notre constitution : la laïcité. »
Nous y avons apporté une première réponse de principe et mis en place un certain nombre d'actions que je vais vous détailler ensuite.
La Ligue de l'Enseignement, et tout particulièrement la FAL44, apporte une attention constante à la laïcité, encore accentuée dans le contexte actuel.
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Elle se traduit par :
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La volonté d’agir pour l’expression de la diversité des opinions et du pluralisme des cultures. Pour se rassembler, nul besoin de se ressembler.
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Une lutte contre le dualisme scolaire qui favorise une ségrégation sociale et culturelle qui ne peut que s’accentuer avec le développement d’établissements de diverses religions ou d’établissements commerciaux, parfois hors contrat et hors contrôle.
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La vigilance accrue pour éviter que la question laïque ne soit agitée par certains uniquement pour faire diversion, pour éviter de poser la question sociale, alors même que Jean Jaurès nous a prévenus il y a longtemps que les deux questions sont en partie liées. Dans ce contexte, Il ne nous semble pas qu’il soit nécessaire de légiférer plus, mais simplement que les politiques mises en œuvre placent la question sociale au centre de leurs actions.
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Les accusations de faiblesse voire d'islamo-gauchisme proférées sur des plateaux de télévision contre les prises de positions supposées de la Ligue n'ont aucun sens. Il suffit de se rapporter aux différents textes récents et en particulier, celui d'avril 2017, « la laïcité une émancipation en actes » pour se convaincre de la justesse de nos prises de positions.
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Pour ce qui concerne l’organisation des réunions de secteur, nous proposons que l’Amicale laïque de Couéron centre participe, avec d’autres Amicales Laïques à la nécessaire réflexion pour les faire évoluer.
Je vais maintenant vous détailler les différentes actions entreprises par la Fédération 44 sur ce sujet de la laïcité et de la citoyenneté.
Nous avons tout d'abord envoyé un courrier à la confédération pour rappeler nos principes et l'importance que nous attachons à des prises de position nationales fortes. Nous l'avions déjà fait l'an dernier sur l'affaire Milla, malheureusement sans succès puisque nous n'avions eu aucune réponse, ce qui en soit n'est pas très grave, mais surtout, il n'y avait eu aucune prise de position officielle et rapide du confédéral sur cette affaire pourtant très grave.
Cette année, outre la réponse officielle de notre nouvelle présidente arrivée dans la semaine qui a suivi l'envoi de notre courrier, Yves, notre président, a eu un contact direct avec elle pour discuter des actions en cours.
Nous pourrons faire porter notre voix au niveau national par une participation accrue aux instances nationales de la laïcité entre Florence et moi.
Tout au long du mois de novembre, nous avons envoyés divers communiqués et nous avons rappelé les outils existants au sein de la Ligue. Nous pouvons aussi rappeler les différentes mobilisations citoyennes auxquelles nous nous sommes joints.
Nous allons cette année avoir une mobilisation de la fédération très importante à l’horizon du 9 décembre, date anniversaire du vote de la loi de 1905 :
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tout d'abord l'envoi d'une newsletter spécifique début décembre qui reprendra une nouvelle fois tout l'outillage mis à notre disposition par le réseau.
Il est en effet primordial que nos associations, vous, vous portiez haut et fort ces valeurs et expliquiez sans relâche avec toute la pédagogie nécessaire ce qu'est la laïcité, garante de la cohésion de notre société.
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Dans ce souci de pédagogie et d'armer notre réseau, nous avons lancé une précommande de 200 exemplaires de l'ouvrage de Nicolas Cadène, « Pour en finir avec les idées fausses sur la laïcité » à un tarif très préférentiel de 5 euros au lieu de 10 dans le commerce.
Pour celles et ceux d'entre vous qui souhaiteront en commander, vous pouvez m'envoyer un mail et nous verrons ensemble les modalités de règlement et de livraison.
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Nous avons mobilisé nos outils avec une attention particulière en direction des plus jeunes (avec le dispositif lire et faire lire) et l'envoi d’un poster sur la liberté d’expression dans les établissements scolaires, et nous avons adapté nos formations au distanciel.
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Enfin, il est important que nous puissions débattre et échanger entre nous sur ces différents sujets, pour renforcer nos argumentaires et les confronter à notre pratique quotidienne. C'est pourquoi avec le Conseil d'Administration, nous allons vous proposer un cycle de débats. A toute chose malheur est bon. Avec ces confinements, nous avons découvert, tout d'abord avec difficulté, puis avec une maitrise plus ou moins grande, de nouveaux outils de communication. Et bien ces outils, nous allons pouvoir les mettre à notre service en vous proposant ces débats en visio. Si cela nous change des conférences habituelles, en présentiel comme on dit maintenant, cela offre aussi de nombreux avantages susceptibles de redynamiser nos pratiques démocratiques :
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Il n'y a plus de nécessité de se déplacer pour participer. Nous pourrons ainsi associer à ces débats qui pouvaient être souvent trop nantais, d'autres amicalistes plus éloignés.
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Si vous avez raté le début, les débats peuvent être enregistrés et les conversations peuvent se prolonger avec les messageries
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Bien sûr, il manquera le coup à boire et les discussions enflammées à l'issue de la réunion, mais rien ne nous empêchera de nous réunir à quelques un.e.s pour y participer et avoir quand même un peu de convivialité !
Ce cycle de débats commencera le 9 décembre sur le thème de "Médias, réseaux sociaux, fake news: la liberté d'expression a t-elle des limites ?Quelles opportunités et risques pour la liberté et la laïcité? Quels enjeux pour l'éducation aux médias?".
Ce cycle sur la liberté d'expression se prolongera en mars lors des Semaines d'Education contre le Racisme et toutes les formes de discriminations qui ont cette année retenu le thème des médias, et se clôturera en septembre. Nous vous proposerons également d'autres sujets autour du développement durable, et nous pouvons dès à présent prendre date fin janvier pour un débat autour de la projection du documentaire réalisé par Pierre Tournemire pour les 60 ans du serment de Vincennes.
Le 19 juin 1960, 400.000 manifestants au bois de Vincennes validaient un serment prononcé le matin même au Parc des expositions de la Porte de Versailles. Ce serment émanant d’une pétition qui avait recueilli près de 11 millions de signatures, exigeait que la République réserve les fonds publics à l’enseignement public. Pour commémorer les 60 ans de cette journée du 19 juin 1960, un documentaire d’une trentaine de minutes réalisé par Pierre Tournemire, vice-président honoraire de la Ligue la décrit avec les arguments qui justifiaient cet engagement, après avoir retracé les relations conflictuelles entre enseignement public et privé depuis la Libération et leurs rapports à l’État.
Comme vous le voyez, nous avons les outils et notre objectif est bien de mobiliser notre réseau et plus largement autour de nos idées dans une société où le véritable débat, dans le respect des arguments des uns et des autres devient de plus en plus difficile. C'est en retrouvant nos origines et notre volonté d'éducation populaire que nous y arriverons, mais le défi est beau et nous comptons sur vous pour le réussir !